Le ventilateur, que l’on nomme « fan » en hinglish (mélange hindi-anglais), est LE symbole de l’Inde. En France, c’est un objet que l’on utilise un peu plus depuis que la canicule sévit certains étés, mais il reste encore très marginal.
Je n’ai jamais vu autant de ventilateurs qu’en Inde. C’est sans doute la même chose dans tous les pays chauds d’Asie.
Le ventilateur devient vite votre ami ou votre ennemi. Voire votre cauchemar.
Quand la chaleur atteint plus de 40°, c’est avec délice que l’on appuie sur le bouton pour actionner ces hélices dont le doux ronron nous berce de fraicheur. On s’allonge sur le lit, placé juste en dessous, on ferme les yeux et on laisse la petite brise sécher notre sueur. Bientôt, on oublie que la chaleur est écrasante à l’extérieur et quand on ressort de la chambre, on est surpris par la touffeur de l’air ambiant.
Le ventilateur se règle au moyen d’un interrupteur à plusieurs vitesses. Quand arrive la nuit, on rentre dans la chambre où on a laissé tourner le fan et on apprécie la douce fraicheur de la pièce. Mais dans le silence de la nuit, le doux ronron devient un vrombissement trop envahissant. Alors on tourne le bouton sur la vitesse minimale. Les hélices ralentissent et ne brassent plus grand-chose sinon de l’air trop chaud. Alors on tourne le bouton sur la vitesse intermédiaire. Là, c’est un petit clac-clac qui se fait entendre au rythme de la valse des hélices. Deux seuls choix : avoir trop chaud ou avoir l’impression de dormir dans un aéroport.
On finit souvent par choisir l’aéroport, et on tourne dans le lit en maudissant le fan.
On se met sur le dos, les yeux fixés au plafond, se demandant si avoir trop chaud ne serait pas mieux. Et là, on constate que l’endroit où est fixé le ventilateur est un gros trou dans le plafond et que l’engin vacille dangereusement à chaque tour. Va-t-il se détacher et, tel une hélice de mixeur, nous hacher menu en tombant droit sur le lit ?
Et puis, on se réveille au matin, au son des cris des paons et du brouhaha de la circulation. Le ronronnement insistant du fan est redevenu supportable, il est toujours bien fixé au plafond.
On se surprend, les nuits de retour en France, à avoir du mal à s’endormir si l’on n’est pas bercé par le rythme du moteur du ventilateur.
Comments