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10 CONSEILS POUR RÉUSSIR SON VOYAGE EN INDE : CONSEIL N° 1 : LÂCHER PRISE !



L’Inde ne ressemble à rien de ce que l’on connait.

À tous nos repères, elle oppose le contraire.

À nos autoroutes lisses et truffées de radars, elle oppose l’anarchie de sa conduite, la cacophonie des klaxons, le désordre des camions, charrettes à bras, autorickshaws et vaches nonchalantes.

Au rose anglais, elle oppose le fuchsia, l’émeraude, le turquoise, le safran, le vermillon.

À la grandeur empesée de nos châteaux, elle oppose la démesure de ses Palais.

Aux pleurs et aux gémissements, elle oppose le drame bollywoodien.

À nos violons plaintifs, elle oppose les sonorités bondissantes de ses mélodies d’amour.

À notre pitié, elle oppose sa dignité.

À notre supériorité, elle oppose sa générosité.

À nos familles recomposées et divisées, elle oppose ses grandes familles élargies qui vous accueillent à bras ouverts.

À notre surindustrialisation, elle oppose tous ses petits métiers de survie, de contact humain.

Au prêt-à-porter, elle oppose ses tailleurs à des prix défiant toute concurrence.

À nos machines à laver, elle oppose ses blanchisseurs qui lavent à la main.

À nos enclos, elle oppose ses animaux en liberté.

À nos portes verrouillées, elle oppose ses maisons ouvertes.

À notre hygiène obsessionnelle et un peu hypocrite, elle oppose le mélange du négligé et des ablutions sacrées.

À nos cathédrales écrasantes, elle oppose ses petits temples de bord de route, ses dieux fluorescents que tout le monde peut toucher.

À nos TGV arrogants et hors de prix, elle oppose ses trains voyageurs au long cours, où l’on dort, où l’on parle, où l’on mange, où l’on fait connaissance.

À la bruine, elle oppose la mousson, océan se déversant directement du ciel.

À notre gaspillage, elle oppose l’extrême pauvreté.

À notre liberté de circulation, elle oppose ses visas de sortie inaccessibles.

À nos idées reçues, elle oppose sa réalité évidente et complexe à la fois.

L’Inde s’oppose à toutes nos certitudes.

On finit alors par lâcher-prise, par se laisser porter par ce grand courant de vie et on a l’étrange sensation que malgré cette pagaille, chacun a sa place et que nous y avons la nôtre.

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