Ce petit chapiteau est le toit d’une des tours du fameux Palais des Vents à Jaipur. Symbole de l’architecture du Rajasthan, splendeur devant laquelle s’arrêtent des cars entiers de touristes. Joyaux de l’Inde.
Ou bien… un sommet comme un autre, à l’abri de la cohue des tuk-tuk et des scooters. Un promontoire pour surveiller les alentours et les bandes de singes ennemies. Un endroit où poser ses fesses en fin de journée quand les pierres sont encore chaudes de soleil.
Dans la vie, tout dépend de quel point de vue on se place.
En Inde, les vaches, les singes, les paons, les perruches, les chiens, les chats, les cochons, les écureuils, déambulent librement dans les villes.
Ils ne font pas la différence entre un temple ou une maison particulière.
Ils sont incapables d’identifier le style architectural d’un monument, une pierre est une pierre.
Ils investissent les lieux, passent de toit en toit comme d’arbre en arbre.
Scandaleux, dites-vous ?
N’avons-nous pas investi leur territoire, la Nature ?
N’avons-nous pas été indifférents à l’âge d’un arbre que nous avons abattu ?
N’avons-nous pas, pour nos cultures, brûlé des forêts sans se soucier du nombre d’années qu’elles avaient mis à se construire ?
Nos avions ne polluent-ils pas le ciel des oiseaux ?
Sont-ce eux qui nous envahissent ou nous qui occupons leur terre ?
C’est une des questions auxquelles l’Inde nous confronte.
On relativise beaucoup de choses en Inde, y compris la suprématie de l’Homme.